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que signe représentant une syllabe), vérité entrevue seulement par ses prédécesseurs. Il alla aussi plus loin que MM. Westergaard et de Saulcy dans sa manière de considérer l’élément tatare ou touranien dans la langue figurée par cette écriture, car, pour lui, cette langue est essentiellement « scythique » (touranienne) et les mots iraniens qu’elle présente n’y sont que des éléments accessoires, j’allais dire des intrus. Cette opinion, parfaitement d’accord d’ailleurs avec l’histoire et les traditions des Ilyâts de nos jours, est aussi celle de M. Jules Oppert.

L’histoire du déchiffrement des inscriptions cunéiformes de la troisième espèce se rattache à la découverte des ruines de Ninive et à la recherche des restes de Babylone. Tout le monde a entendu parler des fameuses fouilles de l’Assyrie exécutées il y a quelque vingt ans sous la direction de M. Botta, consul de France à Mossoul, et qui amenèrent la découverte d’un magnifique palais bâti par le roi Sargoûn et enfoui sous un vaste tumulus du village de Khorsabad. Tout le monde sait aussi qu’un explorateur anglais, M. Layard, après avoir étudié, grâce aux libérales communications de M. Botta, les résultats les plus précieux des excavations de Khorsabad, entreprit des fouilles semblables, d’abord à Kimroûd, sur la rive gauche du Tigre, où il découvrit trois palais, et ensuite à Koîoundjik, sur la même rive, mais en face même de Mossoul, où il déterra le palais de Sennakhérib. Or, dans les explorations de M. Botta (1851) continuées par M. Place, comme dans celles de M. Layard, poursuivies par M. Loftus, ce qui frappe le plus, en dehors de l’aspect grandiose des monuments, ce sont d’innombrables briques couvertes d’empreintes cunéiformes ; seulement, sur ces briques comme dans les inscriptions