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critiques de Jacquet, aux ingénieuses observations de Westergaard.

En fait, la lecture de l’inscription de Bisoutoun occupe aujourd’hui la première place dans l’histoire du déchiffrement des écritures cunéiformes, et cette lecture, c’est au major Rawlinson que nous en sommes redevables. Si les limites de ce travail le permettaient, nous ferions bien de nous transporter en pensée devant ce rocher dont la taille et le polissage transformèrent tout un flanc en un vaste tableau vertical ; nous arrêterions notre vue sur le bas-relief qui occupe le centre de ce tableau, et là, devant ce roi couronné, debout et terrassant un captif suivi d’une file de neuf princes enchaînés, nous chercherions à retrouver en nous quelque chose de la grande et sainte curiosité qui demanda aux inscriptions dont elle est entourée l’explication de cette scène de triomphe et de vengeance. Cette grande inscription, formant une haute colonne de lignes placée au-dessous du roi Darius (car c’est lui) et de ses deux gardes d’honneur, commence ainsi : Adam Dârayawush khshâyathiya wazarka, khshâyathiya khshâyathiy (ici la finit première ligne), ânâm, khshâyathiya Pârsiya, etc., etc., c’est-à-dire : « Moi Darius, roi grand, roi des rois, roi de Perse, roi des provinces, fils de Vashtâspa (en grec Ustaspès), petit-fils d’Arshâma (en grec Arsamès), de la race de Hakhâmanish (en grec Akhemenès) », etc, etc.

Aux lignes 11 et 12 : « Le roi Darius dit : je suis roi par la grâce d’Auramazd (Oromazd ou Ormuzd) : Auramazd m’a donné l’empire. » Viennent ensuite les noms de toutes les provinces qui font partie de cet empire.

Mais, à gauche de cette première colonne de texte perse, se trouvent, sur le même rocher, trois colonnes de texte écrit en d’autres caractères cunéiformes :