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la fameuse inscription de Bisoutoun (le savant anglais écrit toujours Behistun), lorsqu’il put comparer son œuvre à celle de Grotefend et s’assurer qu’il était de beaucoup en avance sur le célèbre pionnier du déchiffrement des cunéiformes.

Un an plus tard, en 1837, il envoyait à la Société asiatique de Londres son interprétation du commencement de l’inscription de Bisoutoun, sans se douter le moindrement de l’existence des deux importants mémoires qui avaient paru presque simultanément en France et en Allemagne dans le courant de 1836. Il s’était remis courageusement à son œuvre d’interprète du monument de Bisoutoun, lorsque, dans l’été de 1838, il reçut à Téhéran le Mémoire sur deux inscriptions cunéiformes trouvées près d’Hamadan, par M. Eugène Burnouf. Il vit alors qu’il avait été devancé par le savant français dans la publication de certaines découvertes qu’il avait faites en même temps que lui. Mais ce mémoire de l’illustre indianiste français n’était qu’une application épigraphique de l’analyse savante de la langue zend telle qu’on la trouve dans le Commentaire sur le Yaçna, et cet important ouvrage fut envoyé dans la même année (1838) à M. Rawlinson par M. Mohl. Ce fut à cet « admirable » Commentaire que le savant officier dut en grande partie le succès de ses traductions[1]. Il faut ajouter que cette profonde reconnaissance pour notre physiologiste de la langue du Zend-Avesta ne lui fait oublier en aucune façon les secours précieux, soit de pur contrôle, soit de révélation première qu’il dut aux travaux de M. Lassen, aux essais

  1. The admirable Commentary on the Yaçna… To this work I owe in a great measure the success of my translations. (Ouvrage cité p. 8.)