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mier, c’est-à-dire 1o kh, 2o sh, 3o â, 4o ya, 5o th, 6o i, 7o y (a), — pour y ajouter, en guise de terminaison, quatre nouveaux caractères, Rask vit le même nom 1o au nominatif singulier (khshâyathiya, roi) et 2o au génitif pluriel (khshâyathiyânâm, des rois). Or les deux lettres nouvelles N et M, contenues dans cette terminaison, trouvèrent aussitôt leur application en même temps que leur justification dans le déchiffrement des noms propres Aurâmazdâ (Ormuzd) ; Hakhâmanishiya (Achéménès), etc.

Et, s’il est vrai de dire, à certains égards, que Grotefend engendra Rask, il est certes beaucoup plus exact d’affirmer que Rask engendra Burnouf et M. Christian Lassen.

À ces quatre noms il faut en ajouter un cinquième, si l’on veut résumer dans son ensemble la première époque de l’histoire du déchiffrement des inscriptions cunéiformes : j’ai nommé le major Rawlinson.

Résident britannique en Perse, ce savant officier refit en 1835 le miracle de Grotefend. Il savait que l’ingénieux professeur hanovrien avait déchiffré quelques noms des anciens rois achéménides, mais il ne possédait rien de ses travaux. Dans son isolement, et n’ayant alors que des notions fort incomplètes sur la langue des monuments qu’il voyait et copiait sur place, il interrogea d’abord le texte persique (the persian columns) des deux inscriptions trilingues d’Hamadan, celles-là mêmes dont Burnouf, à Paris, étudiait alors d’autres copies à l’insu de son concurrent. M. Rawlinson explique longuement (Journal of the royal asiatic Society, vol. X, p. 5 et 6) comment, par la longueur et la position relative des groupes de lettres, il parvint à déchiffrer les noms d’Hystaspes, de Darius et de Xercès.

En 1836, il avait déjà copié et déchiffré une partie de