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L’étude comparative et raisonnée des langues de l’Inde et de l’Europe venait de créer une branche nouvelle du savoir humain. Sous le titre de Grammaire comparée du sanskrit, du zend, du grec, du latin, etc., Franz Bopp avait donné au monde savant le code des lois physiologiques et pathologiques qui régissent la formation et les transformations des vocables indo-européens. On sut dès lors que la langue de l’ancienne Bactriane, le zend, est une sœur du sanskrit. Le premier, Eugène Burnouf, dans son Commentaire sur le Yaçna (1823), reconstitua scientifiquement, dans ses détails et dans son bel organisme, cet antique idiome de Zoroastre. Il fut tout naturellement conduit par ce travail à interroger les inscriptions cunéiformes du pays dont il avait tant étudié le vieux langage, et, en 1836, il publia son Mémoire sur deux inscriptions cunéiformes trouvées près d’Hamadan (l’ancienne Ecbatane).

Cette même année et presque au même jour, paraissait à Bonn un autre ouvrage sur le même sujet. M. Christian Lassen, que ses Antiquités indiennes (Indische Alterthnemer) ont depuis rendu si célèbre, publiait un travail des plus remarquables sur les Inscriptions persépolitaines cunéiformes en perse ancien : déchiffrement de l’alphabet et explication du texte (die altpersischen Keilinschriften von Persepolis, etc.). Pour l’intelligence même du titre de ce mémoire, il importe de rappeler dès maintenant que, dans les six localités où l’on trouve des inscriptions cunéiformes écrites en trois langues, à Hamadan comme à Persepolis, à Suze comme à Pasargades, à Bisoutoun comme à Vân, ces inscriptions présentent dans le même ordre, à côté du texte perse, deux traductions, l’une en médique ou, comme dit M. Oppert, en scytho-médique, l’autre en assyrien. Ces inscrip-