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d’expliquer par leurs congénères les formes helléniques ; il a saisi avec empressement la moindre occasion d’analyser à leur tour les vocables latins, slaves, etc., d’origine incertaine et de dérivation douteuse. Ainsi, le commentaire sur le no  166 (b) est entièrement réservé au sanskrit vṛṣ, arroser, pleuvoir, tour à tour confronté avec βρέϰω et ἔρση. Les annotations aux nos 199, 203, 307, sont toutes consacrées à langue latine : hariolus, futilis, filius.

La délicatesse de ces opérations analytiques est poussée à la plus extrême discrétion. Dans l’opinion de M. Curtius, par exemple, demeure irrésolue la fameuse question de quinque et de coquo, opposés dans leur forme pure et persistante à leurs correspondants pan’ćan, πέμπε, fimf, penkì , d’une part, paćâmi, πέπτω, etc., d’autre part.

Il nous semble qu’il y a lieu de reconnaître ici une de ces racines dédoublées dès la période commune première, perverties dès la souche aryaque, et vivant sous l’une ou l’autre de ces formes chez telle ou telle tribu de la grande unité, parfois même se présentant dans un seul rameau sous les deux formes à la fois. Le nombre de ces racines, cédant dès l’âge organique, est sans nul doute bien restreint ; il est possible néanmoins d’en rassembler une certaine quantité. Quoi qu’il en soit, nous ne devons pas nous étendre sur cette question, toute intéressante qu’elle puisse être, et bien que M. Curtius, p. 74, l’ait jusqu’à un certain point effleurée.

Au sujet de λύϰος et de lupus, la même distinction nous paraît devoir être introduite. Dès la période commune, le vocable organique wṛka-s aurait labialisé son k ; de là, le got. vulfs et le latin lupus d’une part ; d’autre part, sk. vṛkas, grec λύϰος, le lithuanien vìlkas. C’est en vain que