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à leurs équivalents allemands les mots anglais commençant par wh.

J’en ai dit suffisamment, me semble-t-il, pour montrer la simplicité et la régularité extrême de la progression des explosives aryaques sur le terrain du germanisme pratique. Je n’ai pas eu recours, veuille le lecteur s’en bien convaincre, à quelques exemples s’accordant au hasard dans la foule des mots allemands et anglais. Je ne crains pas de le dire, tous les vocables peuvent passer à l’examen analytique, d’après les principes que je me suis efforcé d’exposer. De temps à autre, je ne dis pas qu’on ne puisse penser avoir devant les yeux quelque exception, mais cela tiendra uniquement au manque d’explication de quelques lois secondaires, auxquelles je n’ai pu m’arrêter dans un coup d’œil aussi rapide. Ces lois secondaires sont analogues à celle que j’ai indiquée, et d’après laquelle le t aryaque ne peut progresser dans le groupe st : rac. STA (stare) stehen ; rac. STIgh (instig-are) steigen.

Je ne veux abuser ni de l’hospitalité de la Revue, ni de l’attention du lecteur. Puisse cette esquisse à grands traits éveiller la curiosité de quelques personnes étrangères jusqu’ici aux résultats de la philologie comparée ! Quant à moi, je tiens pour évident que la méthode comparative appliquée à l’étude des langues n’a contre elle qu’un ennemi sérieux : le peu de notoriété. En ce qui concerne la routine, elle a beau faire, elle aura beau faire, elle cédera ici comme elle a cédé, comme elle cédera sur tant d’autres points. Lorsque j’entends accuser la méthode comparative de vouloir apporter dans les études classiques le retard et la complication, en vérité, je demeure stupide : j’ai bien peur, là encore, d’avoir affaire au critique de Çâkya-Mouni.

Max Fuehrer.