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graben, to grave, (be)graven, creuser ; haben, to have, avoir ; heben, to heave, élever ; weben, to heave, holl. weven, tisser.

La seconde concerne la représentation, en allemand, du d final par les substituts de z, qui sont sz et s dur, ss. Ainsi, angl. foot, holl. voet = non pas Fud, mais Fusz, pied ; angl. to hate, holl. haten = hassen, haïr ; angl. to wit = wissen, savoir ; angl. white, holl. wit = weisz, blanc ; angl. to split, holl. splijten = spleiszen, fendre, angl. heart, holl. hart = herz, cœur ; angl. holt = holz, bois ; angl. to lot = losen, tirer au sort. Dans ces différents cas, nous restituerons donc un D aryaque à la fin de la syllabe ou du mot ; partant, nous aurons un d latin ou grec, vid-eo, ϰαρδ-ία, ped-s ( = pes), etc.

Il est bon de remarquer, en passant, l’antériorité linguistique des formes du bas allemand sur celles du haut allemand ; non qu’on ait parlé bas allemand avant de parler haut allemand, mais bien d’après ce fait peu à l’avantage du dernier, à savoir, la seconde insistance sur quelques articulations du moins. Rien de plus faux donc, rien de plus erroné que cette dérivation linguistique : « l’anglais, le flamand, le hollandais viennent de l’allemand. » Nous venons de voir qu’il n’y a entre les trois premières de ces tiges et la dernière qu’un rapport de fraternité, et que, s’il fallait trancher la question du plus ou moins de pureté et de conservation, ce ne serait point l’allemand qui se trouverait favorisé.

Je terminerai par deux observations importantes.

La première a trait à l’allemand das, cela, et dasz, conj. « que, » auxquels correspondent angl. that, holl. dat. On s’étonnera, au premier coup d’œil, en apprenant que l’un et l’autre proviennent du pronom démonstratif aryaque, au neutre, à savoir, TAt. Les règles semblent infir-