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angl. to do, holl. doen. De même, à côté de l’angl. deer, thier bête, est pour *tier (δὴρ). Et ce ne sont pas là malheureusement les seuls exemples à regretter. Au moins cela est restreint à l’orthographe ce th, n’est point sifflé, et l’on prononce tout simplement *tier et tun. Troisièmement ; aryaque t, bas allemand th (ou d). Comment pensez-vous que s’y prit le haut allemand pour insister ?… Reportez-vous au 1o : le même phénomène se reproduit ici pour la seconde fois.

Le t aryaque, avons-nous vu, devient un th bas allemand, et ce sifflement fut conservé par l’anglais, tandis que le flamand et le hollandais échouèrent en un d. Eh bien, le haut allemand avorta dans son entreprise de seconde progression ; ce th, que nous montre l’anglais et qui avait été le partage du germanisme commun, non-seulement le haut allemand n’arriva pas à le renforcer d’une manière quelconque, mais il ne put même pas s’y arrêter. Chez lui, cette sifflante s’avachit piètrement comme elle l’avait fait en hollandais, en flamand. Il est donc bien entendu que là où nous avons un th anglais, là nous devons trouver un d, non-seulement néerlandais, mais encore, hélas ! allemand : tri, trois, angl. three, holl. drie, all. drei ; tasa, celui-ci-même, angl. this, holl. deze, all. diese(r) ; rac. TAn, retentir, ang. thunder, holl. donder, all. donner, tonnerre ; TAtra, là, devant, angl. there, holl. daar, all. dar ; rac. TṚ, tordre , tourner, angl. to throng, holl. dringen, all. dringen.

J’ajouterai encore une ou deux remarques à ces observations générales. La première a trait au passage du b terminal attendu dans le bas allemand, en un v : ainsi, en face de geben nous aurons to give, et holl. geven, donner ; en face de leben, to live, et holl. leven, vivre ; puis ce sera