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d’où -lix (lic-s) et -lis, mortalis, etc. Mais, à un jour donné, l’explosive forte reparaîtra : un Autrichien, par exemple, ne prononce-t-il pas déjà *ursprünglik, détruisant ainsi toute l’œuvre caractéristique de sa langue. Le Hollandais dit oorspronkelijk, openlijk. L’Allemand est donc encore relativement correct dans östlich oriental ; le Hollandais l’est beaucoup moins dans oostelijk ; l’Anglais, enfin, est complètement gâté easterly, puisqu’il perd jusqu’à la trace du k primitif !

3o Voici qui est de la dernière importance : tandis que dans le bas allemand, tout comme en gotique et dans les langues Scandinaves, un renforcement est la règle, il arrive que dans le haut allemand un second renforcement a lieu en ce qui touche du moins aux dentales, d, t, th. Ainsi le haut allemand renforce les dentales du germanisme commun, c’est ce qui le caractérise d’une façon toute spéciale. Ce renforcement a lieu d’une manière bien simple : le t d’abord devient z, de la sorte la racine DAm (vide suprà) ayant donné au bas allemand, grâce à une première progression, l’angl. to tame, le holl. temmen, voici que le haut allemand renchérit et aboutit au moderne zähmen ! Le zwanzig, vingt, répond rigoureusement à twenty, holl. twintig, et ainsi de suite. Secondement, le dh aryaque avait donné au bas allemand un d, c’est donc un t qu’amène la seconde insistance : ainsi trinken, boire, holl. drinken, angl. to drink ; ainsi treiben, pousser, holl. drijven, angl. to drive, indiquent une racine aryaque commençant par dh.

Voici bien le moment de déplorer ces monstrueuses fautes d’orthographe que je signalais plus haut : au lieu d’un simple t, ne s’est-on pas avisé, à une époque relativement moderne, d’écrire un th ! Ainsi DHA, faire, est représenté en allemand, par thun au lieu de *tun,