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pliqué. Deux divisions s’établirent de bonne heure dans son sein, le frison d’une part, d’autre part le saxon ; ce dernier se sépara en deux tiges : l’anglo-saxon, d’où l’anglais, et le saxon proprement dit, d’où, par une nouvelle division, le plattdeutsch et le néerlandais ; celui-ci s’individualise à son tour en hollandais et en flamand.

Au premier coup d’œil, cette énumération peut sembler confuse ; il suffit, pour la rendre claire et frappante, de dresser au moyen de six ou sept traits un arbre généalogique.

J’ai promis de mettre à jour les résultats de la méthode comparative d’après les traits les plus généraux et en quelque sorte à vol d’oiseau ; je tiendrai cette promesse. Je ne m’occuperai donc pas de la marche des voyelles de l’aryaque à l’allemand et à l’anglais, je m’en tiendrai aux consonnes, et, parmi celles-ci, ne m’adresserai-je encore qu’aux explosives, à savoir : k, t, p ; g, d, b ; gh, dh, bh ; les autres consonnes étant fixes en principe.

C’est qu’en effet la grande caractéristique du procédé germanique est le renforcement des explosives. L’explosive aspirée devient explosive faible : all. gieszen, verser ; gusz, fusion ; rac. GHU (ϰύ-μα) ; angl. to do ; holl. et flam. docn, faire ; rac. DHA (τί-θη-μι, sansk. da-dhâ-mi) ; angl. to bear, porter ; all. (ge)-bär-en, porter, enfanter ; rac. BHṚ (φέρω, sansk. bharâmi).

L’explosive faible devient forte : all. koennen, angl. to can, holl. kunnen, pouvoir, rac. GAN ; angl. to tame, holl. temmen, dompter, rac. DAm (dom-are, dom-inus, δαμάω, sansk. dâmyâmi).

Quant à l’explosive forte organique, comment la faire progresser ?… Tout simplement en la sifflant : k deviendra h ; t, th (à la façon anglaise) ; p deviendra f. On