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le moindre effort d’intelligence ; elles sont souvent si peu déguisées, même dans les mots appartenant à des langues de troisième ou quatrième degré : par exemple STA, se tenir, dans obstacle ; GNA , connaître, dans ignoble : I, tendre vers, aller, dans ambition, et l’on voit que je m’adresse à des mots composés dans lesquels la difficulté est augmentée à dessein.

Pour tout dire, c’est presque un jeu à un individu parlant une langue indo-européenne, Français, Hollandais, Italien, Allemand, Polonais, Grec, que de se rendre maître de cette donnée fondamentale, type des données secondaires.

Ce qui différencie les unes des autres chacune de ces données secondaires, ce sont les procédés différents appliqués au traitement du type commun. C’est presque une naïveté que de parler ainsi, mais si l’on considère que je ne m’adresse qu’aux personnes absolument étrangères à la méthode comparative, l’on me saura gré d’appuyer sur les choses les plus simples. Chaque idiome a son mode caractéristique de devenir : l’aryaque, pour passer au français, a recours à des procédés tout autres que ceux dont il se sert pour passer à l’irlandais, au breton, au polonais.

Étant connue la forme première aryaque, l’examen des lois effectuant le passage de cette forme aux formes germaniques, aboutira forcément à la connaissance des vocables allemands et anglais, ce qu’il faut démontrer.

Nous commencerons par écarter deux des quatre branches germaniques, à savoir : le gotique[1] éteint

  1. J’écris gotique et non gothique, d’après le « goticus » de Tacite et des auteurs latins. Ceux-ci reproduisaient fidèlement,