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n’est autre chose que la langue indo-européenne bien portante. »

Je crois indispensable de prévenir ici l’objection que soulèverait tout naturellement l’idée de retard dans la marche vers le but, et de complication dans cette étude préalable de la langue-mère. Sans aucun doute, la restitution de toutes les formes aryaques peut présenter en maintes circonstances des cas difficiles, des passages délicats, mais ce n’est point la discussion de ces reconstitutions périlleuses dont il est à présent question ; on ne demande à l’étudiant que la connaissance de la morphologie de ce type tout restitué. Ce type admirable de simplicité, si nous le considérons dans son essence même, ne nous offre que deux parties du discours : en premier lieu quelques dix pronoms simples, racines pronominales, par exemple twa, indiquant la seconde personne, puis quelques trois cents verbes simples, racines verbales, par exemple da, donner. C’est l’affaire de quelques heures, je ne crains pas de l’affirmer, que la possession parfaite de la théorie de la dérivation, base de tout le système linguistique ; par dérivation, j’entends la production par la racine pronominale, unie à la racine verbale, 1o des noms, soit substantifs, soit adjectifs, soit participes, PAtr, le nourrisseur ; 2o du verbe conjugué PAmi, je nourris.

On comprend que je ne puisse insister sur ce point ; je répéterai seulement que la simplicité de cette étude préliminaire est telle, que quelques heures d’attention et d’exercices de décomposition et de recomposition de vocables suffiront amplement à mettre en possession de ce fonds essentiel.

En ce qui concerne les trois cents racines verbales, l’usage les aura bientôt gravées dans la mémoire, et sans