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pratiques de philologie classique, dans l’Opinion nationale du 17 octobre 1863. Enfin, j’appellerai tout particulièrement l’attention sur la vigoureuse et catégorique brochure de M. de Caix de Saint-Aymour : La Question de l’enseignement des langues classiques et des langues vivantes au Sénat et devant l’opinion publique. — Leur avenir par la méthode comparative ; 1866.

J’entre de suite en matière.

« ..... Se créer un centre autour duquel on vient grouper les faits de façon à ce que la pensée puisse toujours les retrouver à un certain ordre et à une certaine place, n’est-ce pas là tout le mécanisme de la mémoire. Or la philologie comparée n’a rien fait autre chose que créer ce centre, ce type, dans la reconstitution du parler primitif indo-européen. » Ainsi s’exprime l’auteur de la brochure que je viens de citer, p. 13.

« Or, et ici je m’adresse à l’article de l’Opinion nationale, de même que la reconstitution de la langue aryaque a été le terme suprême et le but de tous les efforts de la philologie indo-européenne contemporaine, l’organisation intime de cette même langue, son anatomie et sa physiologie doivent être le point de départ de toute étude rationnelle d’une langue indo-europénne quelle qu’elle soit. »

Je reviens à l’auteur de la brochure : « Toutes nos langues actuelles sont plus ou moins malades, c’est-à-dire que les radicaux communs se sont usés, que les désinences sont devenues frustes, qu’en un mot le vocable a perdu sa primitive et parfaite organisation ; le latin, le grec, et le sanskrit lui-même, n’ont pas échappé à cette dégradation pathologique qui fait de tous les idiomes indo-européens des êtres toujours vivants, mais plus ou moins malades, tandis que l’aryaque