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Garneau s’augmentait en même temps que se faisait l’histoire. En même temps, pour les périodes antérieures, l’auteur ne se contentait pas d’une simple réimpression ; mû par le désir de toujours mieux faire, et d’être vraiment ce qu’il s’était proposé de devenir, l’historien national du Canada, il ne cessait de reprendre son travail, de le modifier, de l’améliorer, de le tenir au courant des progrès de la science historique, élaguant ici, ajoutant là, corrigeant ailleurs. Les descendants de F.-X. Garneau se sont inspirés de ce désir de leur père et de leur grand-père ; ainsi s’explique que, d’abord feu Alfred Garneau, puis, actuellement, M. Hector Garneau, n’aient pas hésité, l’un après l’autre, à faire subir certaines modifications au texte original. Dans la quatrième édition de l’Histoire du Canada (1883), ç’avait été des modifications de style ; cette fois, c’est un remaniement beaucoup plus considérable, — complet, serions-nous tenté de dire, — qui a transformé les trois volumes assez minces de 1845-1848 en deux gros tomes grand in-8 carré.

Pour mettre l’œuvre de son aïeul au courant de la science contemporaine et des découvertes documentaires les plus récentes, M. Hector Garneau a pris soin de fournir en note les références qui, naguère, faisaient presque totalement défaut ; il a également donné soit dans des notes infrapaginales, soit dans de très nombreux appendices (on en compte plus de 200), des bibliographies, des précisions, des particularités, des citations étendues ; il a encore intercalé dans le texte des dates qui, autrefois, manquaient presque toujours. Le diligent éditeur a fait davantage encore : il a inséré dans le corps même de l’ouvrage, entre crochets, des additions et des remaniements qui lui paraissaient s’imposer ; il a conservé, — et qui pourrait lui adresser un reproche de cette marque de piété filiale ? — les retouches faites par son père en vue d’une cinquième édition, il a enfin replacé dans le texte certains passages, « presque des pages entières », que F.-X. Garneau avait proscrits de la troisième édition de l’Histoire du Canada, la dernière publiée de son vivant. En agissant ainsi, M. Hector Garneau n’a-t-il pas été,