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Mais, hélas ! ô douleur amère !
Vers le sein de la bonne mère
Le pauvre enfant ne peut voler !

Ô mon ange, que j’ai de peine,
Dit la mère, à te voir ainsi :
Ton aile se replie et traîne !
Ô mon ange, que j’ai de peine,
Que j’ai de peine et de souci !

— Si mes ailes sont repliées,
Mère, c’est que vous pleurez tant
Qu’elles en sont toutes mouillées,
Mes pauvres ailes repliées ;
Et le bon Dieu n’est pas content…

Songez-y bien : toutes vos larmes,
Je les sens couler de mes yeux !
Je m’afflige de vos alarmes ;
Ah ! songez, en versant vos larmes,
Que notre Père est dans les cieux !

Courage donc, petite mère,
Le mal va se changer en bien :
En me prenant, Dieu donne un frère
— Il me l’a dit, petite mère ! —
Un frère à votre ange gardien !

Alors, ma mère, à chaque aurore,
Sur votre haleine suspendu,
Je viendrai vous sourire encore,
Et vous croirez, à chaque aurore,
Que votre enfant vous est rendu !