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N’aviez-vous donc pas assez d’anges,
Seigneur, sans me prendre mon fils ?
Pour chanter au ciel vos louanges,
N’aviez-vous donc pas assez d’anges,
Assez d’anges du Paradis ?

Et de larmes, à ces pensées,
Ses yeux s’inondaient tous les jours,
Et, lorsqu’elles étaient versées,
D’autres larmes, à ces pensées,
Coulaient encor, coulaient toujours…

II

Une nuit que, sans fin ni trêve,
S’exhalait ainsi son tourment,
Dieu l’endormit,… et, d’un saint rêve,
Sur ses douleurs sans fin ni trêve,
Versa le doux apaisement.

Les cieux et toutes leurs merveilles
À ses yeux ravis étoilaient ;
C’étaient des choses sans pareilles,
Et, de merveilles en merveilles,
Des milliers d’anges qui volaient.

Ils passaient en chœur devant elle,
De joie et d’amour tout vermeils ;
Ils chantaient, agitaient leur aile ;
Ils passaient en chœur devant elle,
Radieux comme des soleils.

Bien loin derrière eux, un autre ange
Se traînait, triste et languissant ;
Pour suivre la sainte phalange,
Bien loin derrière eux, un autre ange
Faisait un effort impuissant.

C’était son fils !… La bonne mère
Le reconnaît, veut l’appeler…