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D’llion embrasée il dit la nuit suprême,
Et son front couronné d’un brûlant diadème,
Et ses palais croulants… Il chantait… mais soudain
Un long cri s’éleva, comme un cri d’agonie,
Et le reflet sanglant d’un immense incendie
Rougit la salle du festin.

Le Vésuve versait sur ces villes heureuses
Sa lave bouillonnante en ondes sulfureuses,
Et ses gerbes de feu : cette nuit, il fut beau !…
Le lendemain, on vit sur cette riche plaine
Le soleil élever sa tête plus sereine…
Mais il n’éclaira qu’un tombeau.




L’Ange et la Mère,
Ballade présentée au Concours, par M. Siméon Pécontal, de Montauban.


Belle mère, je vous supplie que cessez dores avant de ainsy plorer sur moy.
(Tiré de la Maison de Sapience de Jehan-le-Saulnier).

 

I

Une mère pleurait sans cesse ;
Elle avait perdu son enfant !…
Oh ! bien grande était sa tristesse
Elle pleurait, pleurait sans cesse
Son cher ange qu’elle aimait tant.

Ô mon Dieu, s’écriait la mère,
Si jeune le mettre au tombeau
J’en étais peut-être trop fière…
Mais, mon Dieu, s’écriait la mère,
Pourquoi l’aviez-vous fait si beau ?

Qu’il était riant son visage
Et son parler, qu’il était doux !
Il promettait d’être si sage !…
Qu’il était riant son visage,
Quand il jouait sur mes genoux !