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Quand le roy passe auprès des grands et des soldats, il faut que ceux-ci lui tournent le dos, sans le regarder ni même tousser. Aussi, dans ces rencontres, la plupart des soldats se mettent-ils de petits bâtons à la bouche pour n’être pas accusés de faire du bruit. Lorsque l’ambassadeur du Tartare (l’empereur de la Chine) vient, le roy se rend en personne avec toute sa cour pour le recevoir hors de la ville, l’accompagne jusqu’à sa demeure, et partout on lui rend plus d’honneurs qu’au roy. Toutes sortes de joueurs d’instruments, de danseurs et de sauteurs sont devant lui et s’efforcent à l’envi de le bien divertir. Durant tout le temps de son séjour en Corée, toutes les rues qui sont entre sa demeure et le palais sont bordées de soldats, à dix ou douze pieds l’un de l’autre. Il y a deux ou trois hommes qui ne font autre chose que de ramasser les billets jetés de sa fenêtre pour les porter au roy, qui veut savoir à toute heure ce que fait l’ambassadeur. En un mot, ce prince cherche tous les moyens de le contenter, afin de témoigner ainsi du respect qu’il a pour le grand Khan, et que l’envoyé en fasse un rapport favorable à son maître.


Nous n’ajouterons rien à la description de Hamel, parce que cela nous entraînerait beaucoup trop loin. Pour l’étendre et la compléter, il suffira d’y joindre les données contenues dans le mémoire de M. Callery, et qui ne se trouvent pas dans le sien, les renseignements, quelquefois curieux, contenus dans les ouvrages de M. de Siébold, l’histoire de la Chine de de Mailla, les relations de La Pérouse, Broughton, Maxwell, Basil Hall, ainsi que celles de la description chinoise insérée dans le San kokf tsou ran to sets, par M. Klaproth ; elle seule a plus de cent pages grand in-8, et offre des matériaux historiques et géographiques également importants.


O. Mac Carthy.