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On possède les résultats scientifiques de cette petite campagne ; ils ont été publiés par le commandant de la Lyre, Basil Hall, sous ce titre : Account of a Voyage of discovery to the west Coast of Corea and the Great Loochoo Island, with an appendix ; Relation d’un Voyage de découverte à la côte occidentale de Corée et à la grande Lou-Tchou (Liéou-Khiéou). 1 vol. in-4. Londres, 1818. À la page 10 de l’appendice se trouve une carte à grand point[1] de la route suivie par les deux navires. Qu’on me permette de reproduire ici ce qu’en dit l’auteur lui-même ; je traduis littéralement :

« Cette carte s’étend du 34 au 38e de latitude nord, et du 124 au 127e de longitude est (de Greenwich). La durée de notre séjour sur la côte ayant été seulement de neuf jours, il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle soit d’une grande exactitude, et ce n’est tout au plus qu’un dessin à vue d’œil rectifié par les chronomètres et les hauteurs méridiennes du soleil et des étoiles. Dans un travail exécuté avec une telle hâte, beaucoup de points sont inévitablement restés inexplorés, et, en publiant ce que nous en donnons aujourd’hui, nous ne le faisons pas avec une grande confiance. »

Depuis 1816 aucune exploration n’est venue compléter un tracé présenté avec de telles réserves, et c’est avec

    question comme nous venons de le faire, ce reproche ne lui serait point échappé. Voici ce qu’a eu soin de dire, au sujet de la carte de Corée dont il est parlé ici, l’éditeur du travail des missionnaires : « Pour ce qui est de la Corée, comme il n’a pas été possible aux missionnaires d’y pénétrer, ou convient qu’elle n’a pas été dressée par eux. Cette espèce de défaut, si l’on veut, ne doit pourtant point prévenir contre sa perfection. Il est à croire, au contraire, que si carte doit passer pour exacte, ce doit être celle-ci, puisqu’elle a été levée originairement par des géographes coréens, d’après les ordres mêmes du roi, et que l’original s’en conserve dans son palais. C’est sur cet original qu’a été tirée celle qu’on donne ici, et il est probable que les missionnaires, en examinant et déterminant les frontières de ce royaume du côté du nord, n’ont trouvé aucune différence notable entre leurs observations et les limites marquées sur ladite carte, puisqu’ils n’auraient pas manqué d’en faire mention. Cette circonstance seule semble refondre de son exactitude. » Ceci est en effet vrai pour le nord de la Corée, auquel la reconnaissance de Broughton et celle de l’Alceste n’ont pas fait subir de changements bien remarquables.

  1. Cinq centimètres pour un degré équinoxial.