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nous ayant été transmises par le Japon ; il va nous servir actuellement à désigner cette région que nous avions laissée jusqu’à présent sans nom général. Cette dénomination lui convient, d’autant mieux qu’en définitive les Kao-li n’ont pas tardé à la dominer entièrement.

Peu de temps après leur arrivée dans le pays qui devait prendre leur nom, c’est-à-dire au milieu du troisième siècle, le royaume de Sin-lo, dont nous avons parlé plus haut, fut subjugué par les Japonais dont il était déjà tributaire, ainsi que d’autres parties de la Corée. Vers 643, une reine de Sin-lo attaqua les Pe-tsi et les Kao-li, fit une alliance avec les Chinois et remporta de grandes victoires ; sa dynastie finit en 934. À cette époque, toute la péninsule fut conquise par une nouvelle dynastie de rois de Kao-li, dont le fondateur chassa les Chinois qui en occupaient depuis longtemps la partie septentrionale, et soumit les royaumes de Sinlo et de Pe-tsi. Depuis lors, la fusion des Sœnbi et des Han ou premiers habitants de la Corée est devenue complète ; mais il paraît que l’une des races a dominé physiquement sur l’autre comme elle l’avait fait politiquement, car les Coréens se donnent presque tous comme des Sœnbi[1].

M. de Siebold, auquel on doit un grand et bel ouvrage sur le Japon, avait cherché, dans un mémoire envoyé à la Société asiatique de Paris, en 1829, à démontrer, par le rapprochement des langues, la communauté d’origine des Chinois, des Man-tchéou, des Japonais et des Coréens. La démonstration parut loin d’être concluante à la commission chargée d’examiner le travail, et dont M. J. Klaproth était le rapporteur. « La langue coréenne, dit à ce sujet M. Klaproth, est mêlée de beaucoup de mots chinois, comme la langue japonaise, mais elle n’offre aucune ressemblance avec cette dernière. » Cependant si le savant Hollandais avait cru trouver assez de points de rapports entre ces différents

  1. Klaproth, Vocabulaire de la langue coréenne ; Nouveau Journal asiatique, 2e série, t. 3, 1829.