prennent les indigènes pour l’amélioration des espèces : les multiplications se font par semis, rarement par boutures ou par marcottes : la greffe est tout à fait inconnue.
Les sombres et épaisses forêts qui recouvrent les trois quarts du sol coréen se composent en grande partie de conifères, dont le bois tendre et léger est employé de préférence dans la menuiserie. On y trouve aussi le chêne, l’orme, le micocoulier, le châtaignier sauvage, et d’autres arbres fort remarquables dont la connaissance intéresserait vivement la botanique. Malheureusement ces forêts sont très-dangereuses à parcourir à cause des animaux féroces sans nombre qui les habitent.
En première ligne se présente le tigre avec toute la férocité qu’on lui connaît. Roi des jungles touffus dont aucun ennemi ne lui dispute la suprématie, il y décime à son gré les troupeaux de cerfs et de gazelles ; quand ceux-ci viennent à lui manquer, il approche des habitations pendant la nuit, et enlève le malheureux attardé qu’il trouve hors de sa maison.
Les ours et les loups sont aussi très-nombreux, mais ils ne sont pas aussi redoutés que le tigre, ni aussi poursuivis que le sanglier. Cet animal, qu’on a tort d’appeler féroce, puisqu’il ne se montre tel que lorsqu’il est attaqué, cause de très-grands dégâts aux moissons, et s’attire ainsi une chasse très-active de la part des Coréens. Dès qu’ils ont découvert la piste d’un sanglier, les Coréens se réunissent au nombre de cinquante ou de soixante, et armés de longues lances, ils environnent le fourré du bois où l’animal s’est réfugié. Au signal convenu, tous les chasseurs s’avancent, le cercle se resserre, et bientôt des cris de joie ou de douleur apprennent aux plus éloignés que le redoutable pachiderme a succombé sous les coups, ou bien qu’il a éventré quelque chasseur inhabile placé sur son passage. Je suis porté à croire que le sanglier coréen forme une espèce différente du nôtre, caractérisée par des dimensions beaucoup plus volumineuses et des défenses plus longues et légèrement arquées. Sa chair est excellente et partant très-recherchée par les riches.
On trouve aussi en Corée des lièvres, différentes espèces de faisans, des cailles, des tourterelles, des canards sauvages et quelques autres espèces de gibier. Plusieurs de ces oiseaux sont attrapés au piège, mais la plupart sont chassés au faucon. Les Coréens sont peut-être plus avancés dans ce dernier genre de chasse que ne l’étaient nos seigneurs du moyen âge, car ils dressent le faucon, non-seulement à saisir et à rapporter le menu gibier, mais aussi à attaquer les grands animaux féroces et à rendre leur capture aussi facile qu’exempte de danger. Pour parvenir à ce but, ils le nourrissent pendant quelque temps d’yeux de quadrupèdes, puis ils l’habituent peu à peu à aller prendre lui-même sa nourriture sur la tête des animaux qu’on destine à la boucherie. Le faucon devient tellement friand de ce genre de curée, qu’une fois à la chasse, il se précipite comme la foudre sur les animaux féroces qu’il peut apercevoir, sur le tigre de préférence, il se cramponne sur leur tête, et ne les quitte pas avant de leur avoir arraché les yeux.
La classe des reptiles compte en Corée un très-grand nombre de repré-