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où 2 000 Républicains, bien retranchés, nous attendaient avec 2 pièces de canon. Après un combat opiniâtre de part et d’autre, la ville fut prise, et tous les soldats qui s’étaient réfugiés au château furent passés au fil de l’épée. C’est en cette ville que fut enbaumé M. de Lescure, qui avait été blessé mortellement à l’affaire de Mortagne ; je puis me rappeler qu’on l’emmena dans une voiture ; il y mourut et fut inhumé en l’église de Fougères. On marcha sur Ernée, où il y avait plusieurs bataillons, qu’on appelait le 1er et le 2e bataillon de la Côte d’Or. Ils furent battus complètement. »


L’armée ensuite marcha sur Dol, distante de 4 lieues de Saint-Malo. Nous fûmes paisibles pendant deux jours. Les armées républicaines se réunissaient pour former un corps considérable et nous poursuivre sur la route d’Antrain, petit bourg à deux petites lieues de Dol. Nous avions ^t^Antnin" deux pièces de douze qui formaient notre premier poste ; aucun soldat ne les gardait : ils étaient à boire du cidre dans un cabaret voisin de nos pièces de canon sur la route d’Antrain- L’ennemi marchait sur celte route. Les hussards vinrent reconnaître notre position, ne virent personne sur nos pièces et les enclouèrent sans rien dire. Jl y en eut deux qui entrèrent dans le cabaret. Comme il faisait noir, on ne les reconnut point, et, comme ils montaient à cheval, on cria : « Aux armes ! » — L’armée ennemie était à peine à deux portées de canon de nous ; elle était restée à nous attendre dans une petite plaine dominée par une petite haqteur au bas de laquelle il y a un étang : la grande route fait la chaussée et l’eau, en sortant de l’étang, forme une espèce de marais3. Nous marchâmes sur le corps 1 De la Tremblaye, près Mortagne.

’ Ce fut de Mayenne que les Royalistes allèrent à Ernée. ’^'oubliais de rappeler, avant l’affaire de Dol, que l’armée était arrivée en cette ville après l’affaire d’Ernée. L’armée sortit la première fois de Dol pour aller a Avranches, où on nous disait que les Anglais devaient nous débarquer des hommes, des munitions de guerre, et que c’était même un prjnce français qui devait venir les