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l’occupation prussienne à versailles en 1870-71.

nier, il s’informa s’il n’était pas en verre, ce qui lui semblait prodigieux et avait attiré son attention depuis son arrivée ici.

Sur l’affirmation que cette construction grêle est, non pas en verre, mais en bois peint en vert, le prince s’est retiré après mille remerciements et paraissant enchanté.

Mercredi 21 décembre.

M. Émile Deschamps définit ainsi l’officier prussien :

« Le Prussien, c’est Attila avec une année d’École normale et quelques accessits. »

Dimanche 25 décembre.

Un officier prussien, en quittant la maison où il était logé depuis deux mois et dans laquelle il s’était comporté de façon à se faire regretter, a dit : « Si nous sommes chassés de France, nous brûlerons tout, nous détruirons tout sur notre passage. »

Jeudi 29 décembre.

Des officiers prussiens disent qu’ils ne comprennent pas comment la France a l’inhumanité de continuer à se battre par un temps pareil.

Le thermomètre marque neuf degrés au-dessous de zéro.

Lundi 2 janvier 1871.

La correspondance venant d’Allemagne, adressée au commandant en chef de l’artillerie allemande, demeurant 37, avenue de Paris, est ainsi libellée :

« Général Herkt, Commandant en chef l’artillerie allemande, Paris. »

C’est, paraît-il, afin de calmer nos prisonniers qui sont turbulents, puis aussi, pour ne pas trouver des résistances chez les troupes nouvellement levées.

À plusieurs reprises, on leurra les Prussiens de l’espoir d’une prochaine entrée à Paris, même des officiers supérieurs et généraux.

Jeudi 5 janvier.

Quelques professeurs du Lycée ont été invités par le proviseur à reprendre leurs cours pour quelques élèves. Ils ont dû