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l’occupation prussienne à versailles en 1870-71.

sauf le lundi matin, en allant chercher le linge à blanchir ; de plus, on ne lui a pas recommandé de venir lundi ».

Les gros bagages du Roi sont partis… Les officiers restés en ville (ceux qui ne sont pas partis dans la direction de Chartres) ne se sont pas encore couchés la nuit dernière.

Lundi 14 novembre.

Les Bavarois se plaignent d’être toujours au feu et expliquent la préférence dont ils sont l’objet par le désir qu’aurait la Prusse d’anéantir l’armée bavaroise, afin de s’emparer sans difficulté de la Bavière.

Un Anglais qui a fait le portrait du suisse de Notre-Dame a mis comme légende à son dessin, destiné à un journal anglais : « Le seul homme de Versailles qui ait conservé ses armes. »

Mardi 15 novembre.

Une scène déplorable a eu lieu avenue de Saint-Cloud. « Un officier prussien s’est rué sur un groupe de causeurs, le sabre au poing, sous le prétexte que l’on y tenait des propos malsonnants à l’endroit de Metz. Un des interlocuteurs a été grièvement blessé, puis emmené au poste par son meurtrier. »

Des scènes analogues avaient déjà eu lieu pour le même motif.

Un aumônier catholique prussien a dit : « La mission que nous remplissons en France devra être continuée après un an de repos en Italie. »

Mercredi 16 novembre.

Nous savons que nos envahisseurs ne négligent jamais les petits bénéfices et que, sous ce rapport, leur journal : Le Moniteur officiel de Seine-et-Oise, a dépassé leurs espérances, puisqu’il se trouve des Versaillais « assez dépourvus de respect humain pour lire cette feuille qui les insulte à chaque ligne », comme dit un de ses propres rédacteurs. Ce journal était rédigé, dans le principe, par trois individus nommés : Lewilson, Hoff et Neineger (?). Hoff s’étant suicidé (après disgrâce encourue en haut lieu), il n’en reste plus que deux, dont un est plein de rondeur et de franchise ; aussi ne craint-il pas de rapporter que tous les Français qui lisent le Moniteur officiel de Seine-et-Oise