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l’occupation prussienne à versailles en 1870-71.

pouvait avoir en magasin, puis ils ont déclaré aux débitants qu’ils leur en vendraient par lots au-dessus de 25 francs et les convoquèrent pour 2 heures au Cheval blanc. Ils ne leur offrirent que des cigares allemands de la plus basse qualité.

Dimanche 2 octobre.

Deux mille quatre cents Allemands ont été faits prisonniers près de Sèvres.

Mme Verger (femme du général) nous communique la carte de visite suivante qu’elle vient de recevoir : « Graf Blumenthal, second Lieutenant Im Kœnigs grenadier Régiment. »

Au dos était écrit au crayon : « Les officiers qui ont eu l’honneur d’avoir été logés chez vous prient pour quelques bouteilles de vin. Nous sommes mis sur une ferme et n’avons rien à boire. Nous remercions auparavant, et bien des saluts. Ayez la bonté de donner les bouteilles. Au revoir. »

Mme Verger a cru prudent d’obtempérer à cette démarche bizarre.

Lundi 3 octobre.

Les communications des envahisseurs avec l’Allemagne seraient coupées.

À 9 h. 1/2 du soir, on me crie de la rue que le laitier, qui revient de Paris, a déclaré cette belle ville parfaitement tranquille et pleine de confiance, et que les Prussiens ont une peur effroyable des « Caillouteuses ». Ce sont des engins, fabriqués par Cail et Cie, lançant que des cailloux qui feraient de terribles blessures.

Mardie 4 octobre.

Un officier français a été vu hier à la Mairie. C’était, dit-on, un otage, pendant qu’un parlementaire prussien était à Paris, demandant à faire la paix. Il était en compagnie d’un Américain et a annoncé que les États-Unis, l’Autriche et la Russie auraient fait savoir à la Prusse que, si elle ne s’arrêtait pas d’ici huit jours, elles envahiraient son territoire.

Paris ne veut pas traiter, maintenant que la province est prête à marcher à son secours.

Près de 25, 000 hommes de l’armée allemande se sont rendus