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l’occupation prussienne à versailles en 1870-71.

même. Sans se l’avouer, on redoute l’entrée de l’armée prussienne ; on se sent si humilié, que chacun regagne sa demeure et cherche à s’armer de patience ; on ne veut pas croire à tant d’outrages et à tous les désastres survenus depuis le 6 août.

La matinée s’est passée pleine d’oppression ; les poitrines sont serrées, on n’ose pas se questionner les uns les autres, tant on craint d’entendre dire que les Prussiens entrent en ville. Car ils doivent y entrer, la municipalité ayant décidé que Versailles ne ferait aucune [résistance], mais demanderait, au contraire, à capituler.

À 3 heures, une grande rumeur, venant de l’avenue de Paris, nous annonce la présence de l’ennemi. En effet, huit hussards de la Mort, de l’armée prussienne, se présentent à la grille des Chantiers.

Lundi 19 septembre.

Journée ensoleillée. Dès 5 heures du matin, canonnade et fusillade. Grande bataille dans la direction de l’est. À une heure, l’armée ennemie, qui avait demandé passage pour un corps d’armée à travers la ville, fait son entrée. L’avant-garde débouche par la rue Saint-Pierre et suit l’avenue Saint-Cloud. Une troupe d’infanterie et d’artillerie continue son chemin par la rue des Réservoirs pour sortir par la grille du boulevard du Roi.

Une réserve d’artillerie occupe la place d’Armes, à droite de l’avenue de Paris.

Les étrangers restés à Versailles ont arboré sur leurs maisons le drapeau de leurs nationalités.

Le jardinier Salleron, après une discussion avec un marchand de journaux, veut, dans un accès de colère, tuer tous les Prussiens ; on lui fait comprendre que sa proposition est plus facile à concevoir qu’à exécuter.

CAPITULATION ET CONVENTIONS

y relatives
Article premier.

Respect des personnes, des propriétés, des monuments publics et objets d’art.