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les écuries royales de versailles.

Les retards apportés à la vente des objets sous scellés inquiétaient leurs gardiens. Le 2 mai 1793, on écrivait, des Petites-Écuries aux administrateurs du District de Versailles : « Les nommés Cieters et Dumont, ayant la surveillance des voitures et de plusieurs selleries appartenant à la ci-devant liste civile aux Petites-Écuries ; ils vous observent que depuis la fin d’août quatre-vingt-douze que les scellés y ont été apposés, qui seroit urgent que l’administration voulut bien y faire faire une visite pour voir si plusieurs effets qui sont renfermés ne dépérissent point… »

Ce fut le 7 brumaire an ii (28 octobre 1793) que la première voiture provenant des Écuries royales fut mise aux enchères : c’était une « diligence sans glaces montée sur ses quatre roues et doublée de velours d’Utrecht cramoisi » ; elle portait le numéro 4, 018 de la vente, qui comprit 17, 182 numéros. Tout ce qui venait des Grandes et Petites-Écuries, voitures, selles, harnais, etc., avait été réparti dans toutes les vacations de cette vente qui dura un an.

On vendit huit diligences, quatre gondoles, vingt berlines, sept cabriolets, huit calèches, sept voitures diverses, huit chaises, deux guinguettes, trois tape-cul, deux voitures de chasse, quatre chariots, deux fourgons, deux diables, trente-sept chaises à porteurs, quatre cent vingt-deux selles, cinq cent quatre-vingt-douze caparaçons, trois cent trente-quatre croupelins, six cent quarante et un chasse-mouches ou émouchoirs, trente-neuf peaux d’ours, cent treize housses de pied, de selle, de cheval et de siège, onze petites carrioles de jardin, un nombre considérable d’attelages, de harnais, de couvertures, de bottes, de lots de pompons, de bossettes, de bouffettes, de fouets, de porte-manteaux, de rubans, de cocardes, de clous dorés et argentés, de cordons et de stores de voiture, de coussins, de marchepieds, de paniers et de cages à gibier, de surfaix, de sangles, de mors, d’étriers, de fontes de pistolets, d’éperons, des « bonnets de chevaux en toile », des flambeaux de voitures, des réverbères, des « crinières et fausses-queues », des débris de toute sorte.

On retira de la vente, les enchères n’ayant point atteint le prix d’estimation, « un carrosse de cérémonie servant aux ci-devant ambassadeurs, garni en velours ciselé cramoisi ». La