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les écuries royales de versailles.

l’exécution de ses menaces. Par un décret du 24 mars 1793, la Convention accorda aux palefreniers, postillons et garçons d’écurie attachés au ci-devant roi ou à ses frères, la jouissance provisoire de leurs logements et meubles. Cette disposition ne devait pas être étendue aux ouvriers attachés au service des Écuries, ni aux écuyers et piqueurs : quelques-uns d’entre eux en bénéficièrent cependant.

Le 8 mars 1793, le Ministre de l’Intérieur Garat avait fait savoir au Département de Seine-et-Oise que le Ministre de la Guerre demandait qu’on mît à sa disposition les bâtiments nationaux des Grandes et Petites-Écuries pour y caserner des troupes, et il avait chargé le Département de lui faire un rapport sur cette question. À cette date, le Ministère de la Guerre était déjà en possession d’une partie des Petites-Écuries, où il avait installé l’ambulance des hôpitaux militaires.

En ce qui concernait le personnel encore logé aux Grandes-Écuries, le District de Versailles proposa de le transporter dans les bâtiments du Grand-Commun. Ce déménagement eut-il lieu et à quelle époque ?

En l’an iii, on trouve encore aux Grandes-Écuries des restes du personnel des Écuries royales, et entre autres le sieur Huet, « ancien entrepreneur de la nourriture des cy-devant pages », devenu sous-lieutenant de la Garde nationale. À cette date, les Grandes-Écuries se ressentaient du passage de l’armée révolutionnaire dont les hordes y avaient, pendant leur séjour, causé de nombreuses dégradations qu’on achevait de réparer.

Aux Petites-Écuries, il y avait, au mois de mai 1793, dix-neuf cochers, huit piqueurs, deux sous-piqueurs, quatre porteurs, un porteur de chaise, un élève, un postillon, un maître de voltige, cinq palefreniers, un gardien de sellerie, trois garçons de sellerie, un délivreur, trois valets de pied, un armurier, un éperonnier, un peintre, un sellier, trois charrons, deux maréchaux, un bourrelier, un balayeur, soit : soixante et un employés, ouvriers ou domestiques, avec trente-huit femmes et cinquante-six enfants, au total : cent cinquante-cinq personnes.

Dans ce personnel figuraient de fidèles serviteurs, devenus des vieillards au service de la Cour. Deux cochers comptaient quarante ans de services, un autre trente-six ans, un palefre-