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les écuries royales de versailles.

évacuer et remettre les lieux en bon état, tels qu’ils leur avaient été livrés.

Il fut impossible d’appliquer rigoureusement ces dispositions qui, à si bref délai, allaient plonger dans la misère de nombreuses familles laissées sans emploi, sans logement, sans mobilier, presque tous les employés des Écuries ayant reçu leurs meubles du Garde-Meuble, auquel on les mettait en demeure de les restituer.

La date du 31 décembre arriva : si les employés virent supprimer leurs traitements, ils restèrent encore, pour la plupart, en possession de leurs logements et de leurs meubles, opposant aux injonctions administratives une résistance passive, ou des supplications et des demandes de secours, dont la Municipalité de Versailles se fit plus d’une fois l’interprète, et qui obtenaient, en partie, gain de cause auprès de la Convention.

Le 6 février 1793, le Ministre des Contributions publiques écrivait au Directoire du District de Versailles :

« … Je n’ignore pas que les gens de la Grande et Petite-Écurie opposent une résistance personnelle à la remise de leurs lits. Le Ministre de l’Intérieur m’en a déjà prévenu pour ceux de la Grande, dont le mobilier fait partie du Garde-Meuble national. Il m’a même engagé à ne rien payer à ces gens, jusqu’à ce qu’ils eussent justifié de la remise des effets qui leur ont été délivrés ; à quoi je tiendrai la main. Je prendrai le même parti pour les gens de la Petite-Écurie, et ils ne recevront ni gages, ni pensions, qu’ils ne représentent le certificat du nommé Paulmier, garde-meuble de leur Écurie, qu’ils ont remis la totalité des effets qui leur ont été confiés ; car, enfin, je ne leur connois aucun droit de s’emparer de ce dont ils n’avoient que la simple jouissance. »

Le mobilier mis à la disposition des employés des Écuries royales était assez considérable. La literie destinée au personnel de Versailles, Paris, Sèvres, Meudon, Marly, Saint-Germain, Rambouillet, Fontainebleau, Limours, se composait encore, au mois de janvier 1793, de neuf cents matelas, autant de couvertures et traversins, une très grand quantité de couchettes et paillasses, lits de sangles, baldaquins, etc., avec treize cents paires de draps.

Le Ministre des Contributions publiques ne tint pas la main à