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les écuries royales de versailles.

butions publiques pour les biens compris sous la dénomination de Domaine de la Couronne.

Couturier, qui était, avant la Révolution, commis principal du Domaine de Versailles, et qui faisait partie de la Municipalité, comme officier municipal, depuis 1790, devint, en 1792, administrateur du même domaine ; il avait, en même temps, les fonctions de Procureur de la commune. Nous allons le voir agir à la fois en cette double qualité ; et il semble que cette confusion de pouvoirs se soit étendue de sa personne à la Municipalité dont il faisait partie, au moins en ce qui concernait les chevaux, les équipages, les selleries des Grandes et Petites-Écuries.

Toutes les mesures relatives à ces objets vont, en effet, être prises par la Municipalité de Versailles, agissant par son Bureau municipal, sorte de Commission exécutive dans laquelle passaient, à tour de rôle, les officiers municipaux et les notables.

III

Le 10 août 1792, il y avait aux Grandes-Écuries cent quarante-cinq chevaux formant « l’Équipage des coureurs ».

Huit armées s’organisaient alors pour défendre les frontières menacées de toutes parts ; les états-majors avaient besoin de chevaux et de harnachements : on puisa dans les Écuries de Versailles.

Cependant, les trois premiers chevaux de l’Équipage des coureurs qui sortirent des Grandes-Écuries, le 12 septembre 1792, le Fortuné, la Perle et le Pèlerin, furent donnés à Couturier.

Le 19 septembre, Couturier se faisait délivrer par le garde-meuble de la Petite-Écurie « une selle de velours garnie de ses équipages, une housse de drap cramoisi bordée d’or et une croupe de soie également bordée d’or, plus une bride à bossettes d’argent », le tout, dit-il dans le reçu qu’il signe comme Procureur de la commune, en vertu de l’ordre qui lui avait été donné de prendre des chevaux équipés pour son service de la Régie du Domaine.

Le 15 septembre, un cheval, le Daim, est envoyé à Paris, au citoyen Santerre, commandant général de la Garde nationale. Le 20 septembre, on envoie la Corneille à Paris, pour le citoyen