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les écuries royales de versailles.

L’Assemblée nationale décrète, le 10 août, que « le chef du pouvoir est provisoirement suspendu de ses fonctions, jusqu’à ce que la Convention nationale ait prononcé sur les mesures qu’elle croira devoir adopter pour assurer la souveraineté du peuple et le règne de la liberté et de l’égalité….. Le paiement de la liste civile demeurera suspendu jusqu’à la décision de la Convention nationale. » Aux termes d’un autre décret, en date du même jour, « la liste civile cesse d’avoir lieu ».

Si le règlement, au point de vue financier, de la situation des employés des Écuries du roi, comme de tous les employés de la liste civile, préoccupa tous les gouvernements qui se succédèrent jusques au cours de l’Empire, le plus pressé, après la journée du 10 août, fut de pourvoir à la sécurité des personnes.

Les Suisses couraient de grands dangers : la vue d’un habit rouge excitait la fureur de la populace depuis la résistance des Gardes-Suisses aux Tuileries. Une assemblée qui siège à la Maison commune, et qui se compose de la Municipalité, des administrateurs du Département et de ceux du District, fait conduire et protège dans l’ancien hôtel des Gardes-du-Corps les Suisses restés à Versailles ; on donne le même abri et la même protection aux Suisses laissés à Saint-Cloud, et qui sont amenés à Versailles.

En même temps, on fait apporter à l’Hôtel de Ville les armes des Cent-Suisses et vingt-deux fusils que les pages avaient aux Grandes-Écuries. Tous les chevaux que les Gardes-du-Corps avaient laissés à Versailles sont réunis dans leur ancien hôtel ou dans les Petites-Écuries. Des postes veillent à ce qu’il ne sorte pas un cheval des Grandes et Petites-Écuries.

Enfin, quelques jours plus tard, l’Assemblée adresse à l’Assemblée législative des pétitions pour l’intéresser au sort de tous les employés que la suspension de la liste civile laisse sans aucunes ressources et que la Municipalité versaillaise n’a pas les moyens de secourir. L’Assemblée signalait aussi à l’Assemblée législative les personnes dont la présence la gênait et l’inquiétait, et entre autres les pages du roi.

Le ministre Roland crut devoir écrire à Versailles pour s’informer de la situation faite aux pages. Il n’y en avait plus que six aux Grandes-Écuries. Le gouverneur répondit au Ministre