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le site et la croissance de versailles.

tout en se mettant pour ainsi dire à l’alignement avec le quartier des Prés dans sa poussée vers le nord, le nouveau quartier ne se raccordait pas nettement avec son voisin de l’autre côté de la rue Duplessis[1]. Il se composait de villas avec beaucoup de jardins et de terrains à bâtir (il en reste encore aujourd’hui près du chemin de fer), et un coin d’aspect plus vulgaire, entrepôts, boutiques et cabarets, au voisinage de l’usine à gaz. Depuis 1870, ce quartier n’a cessé de se développer : vers l’est, s’est construit un petit groupe de villas avec quelques entrepôts jusqu’à l’avenue de Picardie (rues Victor-Bart, de l’École, de l’Usine) ; d’autres villas plus somptueuses et plus clairsemées, garnissent les pentes vers le bois ; mais c’est surtout vers le nord que Clagny s’est développé, dans les dernières années du xixe siècle, et de ce côté son accroissement se confond avec celui du quartier qui le touche à l’ouest, en prolongement du quartier des Prés. Le tout s’est largement étendu au delà de la ligne rue des Marais-avenue de Villeneuve-l’Étang qui formait encore après 1870 la limite nord de la ville. Sous le nom de plateau Saint-Antoine à l’ouest (commune du Chesnay) et de plateau de Glatigny, à l’Est (commune de Versailles), c’est une même zone habitée qui va sans interruption des lisières de la plaine Saint-Antoine à celles du bois des Fausses-Reposes.

2o Le Plateau Saint-Antoine.

La plaine Saint-Antoine ne s’est pas peuplée ; elle est restée couverte de champs, de prairies, de jardins ; on n’y rencontre, outre une usine et les cabanes des jardins ouvriers, que quelques fermes et cabarets qui formaient autrefois le hameau voisin de la Porte Saint-Antoine. Mais, à l’est de la plaine, s’élève le plateau Saint-Antoine (135 à 140 mètres) ; à l’ouest de ce plateau, le long de la route de la Celle-Saint-Cloud, s’allongeait le village du Petit-Chesnay, sorte de faubourg de Versailles dont l’aspect se prolongeait dans le haut du boulevard du Roi et sur le côté nord de la rue des Marais. C’est immédiatement à l’Est de la rue principale de ce village et sur le plateau que s’est élevé, dans les dernières années du xixe siècle, le nouveau quar-

  1. C’est seulement plus tard que la rue Albert-Joly a prolongé exactement sur une grande longueur la rue Berthier.