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le site et la croissance de versailles.

très notable (6 p. 100 par décade jusqu’en 1901, 12 p. 100 dans la décade suivante : 1901 à 1911). Au dernier recensement, la ville était revenue à ce chiffre de 60, 000 qui n’avait été dépassé qu’à la fin de l’Ancien Régime et, accidentellement, au lendemain de 1870. En somme, de 1831 à 1911, en quatre-vingts ans, l’accroissement de Versailles, après sa longue stagnation, a été de 115 p. 100, progrès très honorable pour une ville sans industrie. Il nous reste à voir dans quelles directions et sous quelles influences ces progrès se sont accomplis.

vi. — Nouveaux quartiers depuis 1857.

Les progrès ont été frappants au nord (construction des quartiers de Clagny, Saint-Antoine et Glatigny) et, d’une façon moins sensible, à l’est (transformation de Montreuil, création de Porchefontaine).

1o Le Quartier de Clagny

En 1857, le domaine de Clagny se trouvait encore à peu près dans l’état où l’avait laissé, un siècle auparavant, la démolition de son château. Derrière la porte qui, sur le boulevard de la Reine, séparait le Parc de Clagny du reste de la ville, le grand enclos de plus de 50 hectares où s’étaient déployées les splendeurs de Mme de Montespan, ne contenait que l’usine à gaz, cinq cultivateurs et nourrisseurs et une maison bourgeoise. Dans cette enceinte, la Municipalité de 1852 ne voulait pas tracer de rues, craignant, disait-elle, de nuire à l’établissement de maisons de campagne. On renonça bientôt à ce singulier paradoxe et on perça à partir de 1857, selon le plan de M. Gautier, ces rues en général parallèles au boulevard de la Reine ou à la rue du Parc-de-Clagny, dont les noms de Montebello, Magenta, Solférino rappellent nos victoire de 1859 en Italie[1]. Le plan était régulier, sauf les sinuosités imposées à l’avenue de Viller-neuve-l’Étang et à la rue Bazaine (aujourd’hui Jacques-Lemercier), par les pentes raides du plateau de Fausses-Reposes, et la survivance de quelques impasses autour du chemin de fer ; mais,

  1. Avec d’autres noms aujourd’hui changés (avenue de l’Impératrice, rue de Marignan, rue Bazaine).