Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/331

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
chronique.

Cette toile, peinte par l’artiste en 1769, occupait l’ovale qui fut transformé en vitrage par l’architecte Questel, lorsque l’Opéra, après la guerre de 1870-71, devint salle de Parlement.

La toile de Durameau fut alors roulée, enfermée dans une sorte d’immense cercueil en planches que l’on plaça sous les cintres de la scène. Elle a passé ainsi près d’un demi-siècle.

Les doutes que l’on pouvait concevoir sur son état de conservation ont été entièrement dissipés lorsqu’on l’a déroulée.

Peinte à la détrempe, comme l’était d’ailleurs la salle elle-même, elle ne paraît avoir subi aucune restauration sous Louis-Philippe et a gardé une étonnante fraîcheur de coloris.

En voici le sujet, d’après l’exacte description que Gabriel donna de la salle en août 1770 :

« Le tableau représente Apollon, ayant à sa droite Vénus et l’Amour lui préparant des couronnes qu’il destine aux Arts ; à sa gauche, Pégase s’élevant dans les airs. Plus bas, on voit différents groupes : la Comédie, la Tragédie, la Musique, la Poésie pastorale, la Poésie lyrique et la Danse. On trouve d’un côté des auteurs se livrant à l’étude ; de l’autre, la Peinture, la Mécanique et l’Architecture… les Plaisirs et les Ris couronnent ce plafond, l’Ignorance et l’Envie foudroyées le terminent. »

Ch. M.-B.
Appartements de Mme de Pompadour et de Mailly.

Prenant en considération les demandes de la Conservation du Musée, MM. les Questeurs du Sénat viennent de lui céder très aimablement ces appartements, occupés de 1871 à 1876 par des fonctionnaires de l’Assemblée Nationale et, depuis lors, par le Sénat.

L’appartement de Mme de Mailly comprend quatre pièces et quelques dépendances. Il faisait suite aux cabinets de Louis xv, au-dessus de la Petite Galerie de Mignard. Deux de ces pièces seulement conservent quelques restes de leur décoration ancienne.

L’appartement auquel le nom de Mme de Pompadour est resté attaché occupe la partie de l’attique au-dessus des salons de Diane, de Mars, de Mercure et d’Apollon. Il fut habité d’abord par Mme de Châteauroux, de 1742 jusqu’à sa mort, en 1744. Elle y fut remplacée l’année suivante par Mme de Pompadour, qui y