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mélanges.

pour ouvrir la Galerie des Batailles deux fois en semaine. Trianon serait ouvert dans les conditions ordinaires un jour par semaine. »

Le Sous-Secrétaire d’État ayant donné son approbation, une note à la presse annonça la réouverture à la date du 24 avril. Les visites furent de plus en plus nombreuses. Des fêtes charitables, organisées dans la Galerie des Batailles et dans les grands appartements, contribuèrent à ranimer le vieux Château, et il semblait qu’il n’y eût désormais plus à craindre pour la sécurité de nos œuvres d’art, lorsqu’au printemps de 1918, tout fut remis en question.

En l’absence de M. de Nolhac, chargé d’une mission en Italie, je m’occupai, aidé des mêmes fidèles gardiens et ouvriers d’art, ainsi que du Secrétaire du Musée, de déménager non seulement les salles du xviiie siècle, mais les attiques, plus directement menacés par les bombes des avions. C’était le temps où les bronzes et les marbres du Parterre d’Eau disparaissaient sous des enveloppes extraordinaires. Nous avions pu obtenir, des services de l’armée, des planches, qui servirent à préparer en toute hâte des caisses où s’alignèrent, par rang de taille, des centaines de tableaux ; tout cela classé, abrité sous les fortes voûtes de la galerie de pierre contiguë au vestibule de la Chapelle, et prêt à être remis, dès le premier signal, aux camions qui prendraient la route du Midi.

Ces dernières précautions, comme les premières, devaient être fort heureusement inutiles. Les tableaux sortirent de leurs caisses pour retrouver leurs cadres et les salles qui les attendaient. Mais, cette fois-ci, ce fut un peu long ; il y en avait tant ! Ce n’est qu’au 1er juillet de cette année que l’Attique Chimay et l’Attique du Midi, après les remaniements indispensables, ont été rendus au public ; quant à l’Attique du Nord, où d’importants travaux d’architecture ont été entrepris, l’extrême modicité, si regrettable, des crédits accordés n’en laisse pas prévoir le proche aménagement.

André Pératé.