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mélanges.

a obtenu de faire bénévolement dans la même région des conférences patriotiques aux jeunes soldats, et il n’est rentré à l’Hôtel de Ville de Versailles que le jour de l’armistice.

Ce bon Versaillais, actif et instruit, ne pouvait rester étranger à la Société des Sciences morales ; admis comme membre associé en 1910, il devenait titulaire le 22 mars 1912. Sa collaboration fut toujours — en prose et même en vers — intelligente, intéressante, aimable ; aussi ses confrères l’ont-ils élu vice-président en 1914 et président en 1915 ; il a quitté ses fonctions en 1918, les ayant à peine exercée à cause de sa mobilisation ; réélu en juillet 1920, il est mort avant d’avoir inauguré sa nouvelle présidence.

Son dernier travail publié dans la Revue de l’Histoire de Versailles est le récit pittoresque et émouvant de la translation des cendres de Hoche à Weissenthurm, où il avait fait partie de la délégation municipale représentant la ville natale du héros de Sambre-et-Meuse ; ce fut certainement pour le colonel sa dernière joie de patriote et de soldat.

Les longues fatigues de la guerre avaient fortement ébranlé sa santé ; son échec aux élections municipales, qu’il sentait immérité, contribua à rendre son état plus grave, et, le 5 octobre 1920, il s’éteignait avec une sérénité résignée.

Ceux qui n’ont connu le colonel Meunier que superficiellement se rappelleront un homme aimable, bienveillant, d’une intelligence brillante et variée ; ceux qui l’ont approché de plus près ont été surtout frappés de sa grande valeur morale ; il a consacré toute sa vie à l’accomplissement du devoir considéré dans sa forme la plus large comme la plus délicate ; quoique peu récompensé de ses mérites, il est demeuré jusqu’à la mort fidèle à la haute discipline morale qu’il s’était imposée.

Henri Simon.

Le Musée de Versailles pendant la guerre

L’histoire du Musée de Versailles pendant les quatre années de la dernière guerre se trouve résumée dans les registres de correspondance officielle ; il suffira, pour la faire revivre, de