Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/322

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
305
augusta holmès.

guerre[1], elle ne manqua aucune des auditions des œuvres du Maître, prodiguant même ses conseils aux uns et aux autres, car elle avait gardé, note M. Hugues Imbert, « une souvenance merveilleuse de l’interprétation des moindres passages des partitions wagnériennes ». Notons cependant qu’à aucun moment son wagnérisme ne lui fit perdre le sens de la mesure, qu’elle fut la première à trouver exagéré l’engouement trop exclusif de la France pour les œuvres étrangères et ce mouvement de réaction qui fit qu’après avoir complètement méconnu Wagner, on prit l’habitude d’en jouer à l’Opéra quatre fois par semaine, alors que six cents opéras français attendaient leur tour qui ne viendrait peut-être jamais.

Dès lors, mise à part l’aventure de cœur où l’avaient engagée à la fois sa jeunesse et l’exaltation d’une commune ferveur artistique, où la maintinrent ensuite de nouveaux devoirs, dont enfin le sérieux même de l’attachement qu’elle avait conçu et la somme des souffrances par laquelle il lui fallut payer un précaire bonheur lui constitueront peut-être une sorte d’excuse à nos yeux, les grands événements de son existence furent avant tout la composition et l’exécution de ses œuvres.

(À suivre.)

R. Pichard du Page.

  1. Au no 37 de la rue Galilée.