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une lettre de ducis à larive.

let 1800), il était nommé, par le préfet, adjoint de la commune. Maire le 15 prairial au ix (4 juin 1801), ces pouvoirs lui furent confirmés, une première fois, l’année suivante, et après une interruption de cinq années, une deuxième fois, en 1813. Il devait les conserver cette fois jusqu’à la Restauration.

J’ai tenu, par une belle journée ensoleillée, à faire le pélerinage de Montlignon ; par suite de la pénurie es moyens de communication, j’ai dû m’y rendre à pied d’Ermont ; je connaissais ce charmant village situé à la lisière de la forêt de Montmorency, mais jamais je n’étais monté jusqu’à la propriété. Il faut dépasser les dernières maisons, tourner à droite dans la rue Larive, qui n’est autre qu’un modeste sentier dont le nom n’est indiqué nulle part. L’ascension en est facile et fort pittoresque, mais la description ayant été fort bien faite par Mme Jean Delbée[1], je crois devoir renvoyer à son livre.

C’est en l’an xii (janvier 1804) que Larive inaugura le cours de déclamation auquel il invitait Ducis. Ayant interprété plusieurs personnages de son théâtre, il aurait été heureux d’avoir son opinion sur son enseignement.

Ducis déclare que la lettre de l’acteur, datée du 19 du même mois, « a été le chercher rue Bailleul, où il ne demeure plus, et lui a été renvoyée à Versailles, où il a établi son domiciel depuis cinq mois, rue Satori, no 25, après la guérite » ; je crois pouvoir en conclure que Ducis n’a quitté définitivement la rue Bailleul qu’en août ou septembre 1803, et qu’il devait avoir conservé son domicile parisien, tout en s’installant dès 1798 à Versailles.

Cette lettre, datée du 23 nivôse, et perdue dans une revue du Midi, avait été communiquée à cette revue, en 1834, par le fils de l’artiste. Elle ne se trouve pas dans le recueil de lettres de Ducis publié par Paul Albert, chez Jousset, en 1879, où une lettre adressée à Arnault, et datée de Versailles, le 7 nivôse an xii, est immédiatement suivie d’une lettre à Bernardin de Saint-Pierre, datée du 6 pluviôse.

Quant à la guérite dont il est question, notre confrère M. Coüard établit qu’elle était destinée à abriter le factionnaire placé devant le bâtiment de l’évêché, selon les stipulations du concordat conclu le 15 juillet 1801.

  1. Op. cit., page 58.