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l’interprétation de versailles

existence de sage et qu’Augusta Holmès y voyait éclore le charme ardent de sa jeunesse illuminée, la ville des souvenirs s’éveillait de sa longue torpeur ; elle devenait pour près de dix années la capitale parlementaire de la France. Au même moment, commençait la restauration architecturale du Château et la refection du jeu des eaux. Mais ce fut seulement un quart de siècle plus tard que Versailles redevint en tous points digne de son passé de gloire, du génie de ses créateurs, et de la nouvelle faveur qui l’attendait dans le culte des élites et dans l’admiration des foules. À l’aube du xxe siècle, l’un des plus beaux musées du monde occupait le palais de Louis xiv et complétait magnifiquement les plus beaux jardins qui aient été créés de la main des hommes. Le magicien qui avait ranimé le Château endormi se nommait Pierre de Nolhac : et le nom de M. Pierre de Nolhac restera cher à la multitude toujours accrue des fervents de Versailles, sans qu’on en sépare jamais celui de son collaborateur, M. André Pératé.

Les citer l’un et l’autre, ce n’est pas seulement rendre hommage à leur féconde initiative : c’est surtout donner à chacun d’eux sa juste place parmi les meilleurs écrivains de Versailles. L’œuvre historique considérable de M. Pierre de Nolhac, l’étude parfaite et plus concise de M. André Pératé sur Versailles ville d’art, rassemblent une documentation si complète et si précieuse qu’après eux le sujet semble bien près d’être épuisé, et qu’il ne reste guère à glaner dans le champ magnifique dont ils ont fait l’opulente moisson.

Bien nombreux, d’ailleurs, sont les historiens qui ont apporté à l’histoire de Versailles le concours de leur érudition : Le Roi, Laurent-Hanin, Émile Delerot se sont attachés au passé de la cité : Dussieux, Desjardins, Eugène Cazes, Philippe Gille, Alphonse Bertrand, Gustave Geffroy ont consacré des ouvrages définitifs aux diverses parties du domaine royal et aux merveilles d’art qu’elles renferment : M. É. Coüard a étendu ses investigations heureuses à toute la région versaillaise de l’Île-de-France, et il n’est pas un point que sa sûre connaissance ait laissé dans l’ombre. Enfin, toute une pléïade d’historiens, d’érudits et d’artistes se sont groupés autour de la Revue de l’Histoire de Versailles