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MADAME DE POMPADOUR
BERNIS ET LA GUERRE DE SEPT ANS

Fin.

XI

Arrivé le 14 février à Hanovre, d’où Richelieu était parti sans l’attendre, le Comte de Clermont marquait sa prise de commandement en apportant aux Officiers un supplément de solde et aux soldats une augmentation des rations de pain et de viande. Sa première pensée, après s’être fait présenter l’état de l’armée, fut d’aller visiter les hôpitaux, où, pour l’infanterie seulement, le nombre des malades formait près du cinquième de l’effectif. Mais en dehors de l’hôpital de Hanovre, d’où il sortit ému et indigné des souffrances et du désordre dont il avait été témoin, l’ennemi ne lui laissa pas le temps de poursuivre son enquête dans les autres villes de l’Électorat. Partout, après quelques semaines d’un repos apparent, du confluent de l’Aller aux sources de l’Ocker, de Brême à Wolfenbutell, nos cantonnements étaient subitement assaillis, à l’extrême gauche par le Prince héréditaire de Brunswick, au centre par le Prince Ferdinand, à droite par le Prince Henri. Dispersée sur une étendue dont le front de l’Ost-Frise à la Hesse n’avait pas moins de quatre-vingt lieues, sur une profondeur de cinquante en moyenne, pouvait-il être donné à l’Armée Royale d’assurer la garde du Weser contre un ennemi qui se présentait en force sur tant de points à la fois ! Le 21 février, l’ennemi entrait à Werden ; le 23, Hoya, place importante sur le Weser, entre Brême et Hanovre, formant la liaison entre l’extrême gauche et le centre de l’armée, et, comme Werden, absolument dépourvue de défenses sérieuses, capitulait après une brillante résistance. Déjà même les courriers n’arrivaient plus, et sans nouvelles du Comte de Saint-Germain qui, de Brême, s’était replié sur Osnabrück, menacé à son tour par la prise de Neustadt qui rendait sa position intenable à Hanovre, le Comte de