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une lettre de ducis à larive.

sur la lisière de la forêt de Montmorency, dans la vallée d’Eaubonne, reliée par une bonne route à la station d’Ermont. Elle est située dans le voisinage de Saint-Leu, de Saint-Prix, de toutes ces localités qui vous sont bien connues par les promenades que vous y a fait faire M. Rey. Je vous y ramènerai tout à l’heure avec Larive, lorsque, ayant accompli sa carrière théâtrale, il viendra s’y reposer.

Jean Mauduit, dit de Larive, est né à La Rochelle, le 6 août 1747 ; voici son acte de naissance, tel que me le communique mon confrère et ami M. Georges Musset, conservateur de la Bibliothèque de La Rochelle :

« Le septiesme aoust mille sept cents quarante sept, par moy, curé soussigné, a esté baptisé Jean, né le jour pressédant, fils légitime de M. Izaac Mauduit, marchant, et de Marie Bultel, sa femme ; le parrain a esté le sr Jean Poupet, marchd, et maraine Catherine Guyas, veuve du sr Jacques Guyas, marchant, qui a signé avec le père de l’anfant.

Signé : Isaac Mauduit, Poupe, Veuve Guyas,
S. Egron, femme de Poupet.
Jaillot, curé de St-Sauveur. »

M. Georges Musset me fait remarquer que le curé qui a baptisé Jean Larive n’est autre que le grand érudit qui, membre de l’Académie de La Rochelle et collaborateur du Père Arcère, est l’auteur d’une histoire de La Rochelle publiée au xviiie siècle. Le curé Jaillot a laissé de nombreuses notices historiques manuscrites, conservées à la Bibliothèque de la ville.

À l’âge de neuf ans, le jeune Mauduit s’enfuit de la maison paternelle, où son père tenait un commerce d’épicerie ; il se réfugie à l’abbaye de Sept-Fons, à six lieues de Moulins. On essaye de le placer à Paris, mais sans aucun succès, puis on l’embarque pour Saint-Domingue, d’où il s’échappe de nouveau pour revenir en France. Il se présente à Le Kain, puis à Mlle Montansier, qui dirigeait alors de nombreuses troupes provinciales, et qui l’engage pour Tours, aux appointements de 600 livres par an. C’est alors qu’il prend le nom de « De La Rive ». Après un court séjour à Tours et à Lyon, il revient à Paris, où il est remarqué par Mlle Clairon, qui, âgée de quarante--