Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/194

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
181
madame de pompadour, bernis et la guerre de sept ans.

Les renforts que lui avait promis la Cour étant arrivés, il leva son camp sous Hanovre, le 22 août, pour se porter avec 153 bataillons, 159 escadrons et 260 pièces d’artillerie, formant un effectif de 128, 000 hommes, vers le Duc de Cumberland qui s’était retiré à Werden, dans le Duché de Brême. Après plusieurs jours de marche pénible à travers un pays inondé par les crues, assez fréquentes en cette saison, du Weser et de l’Elbe, entre lesquels il s’étend jusqu’à la mer du Nord, c’est à peine si on avait pu canonner les arrière-gardes ennemies s’enfuyant, à la faveur de la brume et des marais, sur des chaussées qu’elles coupaient derrière elles. Les obstacles n’arrêtaient pas Richelieu : le 1er septembre, sur l’avis qu’il n’était pas impossible de déloger un corps ennemi posté à Bewern, en deçà de Bremerworde, il s’y précipita avec si peu de monde qu’il faillit être pris et parvint, non sans danger, à rallier la réserve du Duc de Broglie qui s’était avancé à Kloster-Sewen. Fort heureusement pour lui, l’agitation stérile où l’entraînait l’impatiente recherche de la victoire n’avait d’égal que le désarroi où était tombé le Duc de Cumberland après sa défaite d’Hastenbeck ; le 4 septembre, à la nouvelle qu’à sa gauche un détachement de la réserve du Duc de Brogie s’était emparé d’Harbourg sur l’Elbe et avait poussé à six lieues de son camp, le Prince Anglais se crut perdu et ne pensa plus qu’à traiter. Ce n’est certes pas sous cette forme diplomatique que le Maréchal entendait terminer la campagne, mais il n’avait pu atteindre le Duc de Cumberland ; arrêté par les difficultés de la marche et la question des subsistances toujours aussi aiguë, l’armée ne pouvait guère arriver avant le 8 de son camp de Walle à Kloster-Sewen. Aussi se détermina-t-il après avoir pris conseil de Maillebois, qui était resté auprès de lui à écouter les propositions que lui apportait, sous la garantie du Roi de Danemark, un émissaire de ce Prince, et, le 8 septembre, on en vint à signer, de guerre lasse, la convention qui porte le nom de Kloster-Sewen et selon laquelle : « Les troupes Françaises devaient garder tout le terrain conquis par elles, les troupes alliées se retirer à Stade pour être dirigées, celles de Hesse, de Brunswick et de Saxe-Gotha, sur leurs pays respectifs, avec des passeports du Maréchal de Richelieu, la moitié de celles de Hanovre sur la rive droite de l’Elbe, dans le Duché de Lauenbourg, l’autre moitié demeurant à Stade, dans