Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
la biliothèque de versailles

Kœnigliches
Hof-Marschall-Amt.

« Veuillze, Messieurs, avoir la bonté de donner en échange des dix livres qui sont apportés avec cette lettre d’aussi instructifs et, si possible, dans le même genre, comme ceux qui rentrent maintenant en votre possession. Sa Majesté le Roi désire surtout la continuation des vues d’Espagne.

Les deux volumes Festiva ad capita et Plan…, etc., de Versailles, je les garderai encore quelques jours.

Versailles, le 15 novembre 1870.

Signé : Kranzki. »

Pendant plus d’un mois, ces livres que nous ne donnions que sur reçu furent successivement changés et rapportés avec exactitude. Nous prêtâmes aussi, toujours sur reçu, des livres au Prince Royal, au prince Adalbert de Prusse, à M. de Bismarck, etc., et à beaucoup d’autres : mais, grâce au soin que j’avais de les envoyer chercher, aucun livre n’a été égaré pendant le trop long séjour des Allemands.


Extrait d’une lettre de M. Le Roi à M. Rameau,
maire de Versailles, en date du 9 juin 1871.

….. Dès les premiers jours de la marche des Prussiens sur Paris, je dus penser à soustraire à leur avidité les objets les plus précieux de notre Bibliothèque. Livres curieux et uniques, objets d’art, nos magnifiques crosses, ceintures, etc., tout fut soustrait aux yeux des curieux et placé dans des cachettes presque introuvables. Bientôt l’Administration, craignant pour la sûreté de la Mairie, fit transporter à la Bibliothèque partie des archives et tous les registres de l’État-civil, que l’on plaça de manière à ne pas attirer sur eux la vue des étrangers. En même temps, la Bibliothèque donna asile aux employés de l’État-civil et devint par ce fait même une annexe de la Mairie.

Au moment de l’entrée de l’ennemi dans la ville, nous nous sommes empressés de soustraire au pillage les manuscrits et