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translation des cendres du général hoche.

mots à peine, s’échangent entre le général Mangin et le maréchal Foch ; puis ce dernier écarte brusquement les quelques personnes de son voisinage, se place sur le bord du tertre, tire son épée, fait face à la musique qui est encore à la place qu’elle occupait pendant le défilé, et commande d’une voix forte : « Garde à vous, ouvrez le ban ! » Tout le monde a compris, et au milieu du profond silence s’élèvent, prononcé par le maréchal, les paroles par lesquelles ont admet dans la Légion d’honneur. Et à quelques pas du cercueil de Hoche, devant les troupes alliées et la foule émue, le maréchal attache sur le sein gauche du général Mangin la plaque de grand-croix, frappe ses deux épaules du plat de son épée, et ces deux grands chefs se donnent l’accolade. Toujours belle, parce qu’elle est empreinte d’un cérémonial de haut idéal, la cérémonie prenait ici un caractère encore plus auguste : elle mettait dignement le point final à une journée qui n’avait été pour nous qu’un tissu de fortes et patriotiques émotions.

Enfin, accompagné seulement de quelques-uns des assistants, le corps du général Hoche est religieusement porté dans le caveau qui est sous la pyramide, pour être déposé dans un sarcophage très simple. Le corridor d’accès fort étroit laisse place à peine à deux personnes, le caveau est complètement dans l’obscurité ; cependant, à la lueur d’un papier enflammé, il nous est possible de distinguer le monument où va désormais reposer notre glorieux concitoyen.

On se retire ; nous pouvons saluer le maréchal Foch, le général Mangin et sa famille dont nous avons été les hôtes, voir une dernière fois passer devant nous le drapeau du 141e et nous, regagnons Coblence, emportant l’impression profonde d’une des belles journées de notre vie de Français et de soldat.

Nos deux caravanes, versaillaise et chartraine, se rassemblent au siège de la Commission interalliée, où elles retrouvent les bagages très aimablement amenés de Mayence dans la matinée. L’Hôtel Métropole nous abritera tous pour le repas du soir et la nuit. Nos chambres y avaient été requises, ce qui n’était pas pour faire monter la température de l’accueil qui nous y fut fait.

Je pus constater que le service de ma chambre se réduisit au néant.

Au restaurant, nous eûmes à quatre un dîner de menu con