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translation des cendres du général hoche.

Hoche, doivent faire la guerre d’une manière leste et révolutionnaire. »

Dès le 24 décembre, les représentants du peuple aux armées, pour assurer l’unité de commandement, avaient placé sous les ordres de Hoche l’armée du Rhin. Pichegru, qui la commandait, était jaloux de son cadet et avait mal secondé ses efforts dans les batailles de Frœschwiller et du Geisberg. Il intriguait à Paris, s’attribuant le rôle principal dans la délivrance de l’Alsace. Sa froideur, son silence calculé dans les circonstances graves lui permettaient de cacher son irrésolution foncière qui passait pour de la prudence. L’étalage de son civisme et d’un ardent dévouement au Comité de Salut public lui servait beaucoup. Attaqué par Saint-Just et Lebas qui lui reprochaient son indépendance de caractère, Hoche, ce pur républicain, succomba aux coups de son rival qui, lui, traitait avec l’émigration, qui proposait le retour de Louis xviii sur le trône, moyennant l’épée de connétable, un million comptant et le château de Chambord.

Le 10 mars, Hoche est remplacé par Jourdan et renvoyé à l’armée d’Italie. Arrêté à Nice, tandis qu’il rejoignait son nouveau poste, il fut transféré à Paris sous bonne escorte et jeté en prison. « Le Comité avait la preuve que Hoche était un traître. » Il fallut la journée du 9 Thermidor pour le délivrer.

De cette rude épreuve, qui aurait brisé l’intelligence et le moral de bien d’autres, Hoche devait sortir grandi, l’intelligence mûrie par la réflexion, le tempérament plus maître de soi, les connaissances accrues par l’étude, les manières raffinées par la meilleure société de l’époque.

À son corps défendant, il fut nommé au commandement de l’armée des Côtes de Brest et de Cherbourg pendant que Canclaux commandait l’armée de l’Ouest, qui comprenait la Vendée.

Dès le début, il a compris que la chouannerie bretonne serait réduite plutôt par le moral que par une action militaire. Dès le début, il traçait ainsi son programme à ses officiers :

« Ne person jamais de vue que la politique doit avoir beaucoup de part dans cette guerre. Employons tour à tour l’humanité, la vertu, la probité, la force, la ruse et toujours la dignité qui convient à des républicains. Il faut des prêtres