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translation des cendres du général hoche.

sa haute stature, sa taille bien prise, sa démarche imposante, ses yeux perçants, « une figure qui respirait l’esprit, et avec un je ne sais quoi de sévère et de sombre qu’il tâchait vainement d’adoucir ».

Tout se tenait en Hoche, non seulement l’attitude et le geste, mais le ton, la parole, la plume. Il avait le ferme et viril accent de la conviction, sa langue était nette, pleine de nerf, l’image même de sa pensée. On le sentait animé du feu sacré.

Dès le premier entretien, un de ses subordonnés écrivait : « Notre nouveau général m’a paru jeune comme la Révolution, robuste comme le peuple… Son regard est fier et étendu comme celui de l’aigle. Espérons, mes amis, qu’il nous conduira comme des Français doivent l’être. »

Les armées du Rhin et de la Moselle, conduites par des généraux médiocres, venaient d’éprouver une série de revers. Les lignes de la Lauter avaient été forcées par l’armée prussienne de Brunswick et l’armée autrichienne de Wurmser, Wissembourg et Haguenau pris, l’Alsace envahie ; mais Landau tenait encore.

La première tâche de Hoche, c’est de débloquer cette place. Trois semaines lui suffisent pour réorganiser les jeunes troupes qu’une longue suite de revers a cruellement éprouvées. Il se met en marche le 17 novembre, et refoule l’ennemi qui l’attend à Kaiserslautern. Autour de cette petite place, sur des positions que Brunswick a puissamment fortifiées et garnies de ses meilleurs régiments, il engage, le 28 novembre, une bataille qui dura trois jours. Les attaques des Républicains ne peuvent venir à bout de la résistance des Coalisés ; mais l’ennemi était assez fortement entamé pour ne pouvoir troubler la retraite de Hoche, qui s’effectua dans un ordre parfait, et, pour la première fois, le Comité de Salut public donna des éloges à un général battu. Hoche ne pense qu’à travailler sur de nouveaux plans et sur une autre base. Tout en remettant de l’ordre dans ses troupes, il simule une nouvelle attaque sur Kaiserslautern. Quand il sent Brunswick suffisamment fixé sur ce point, il se dirige sur Frœschwiller pour y attaquer l’armée de Wurmser, en liaison avec la gauche de l’armée du Rhin. Mais, cette fois, le terrain est sérieusement étudié, le rôle de chaque colonne déterminé à l’avance, l’appui de l’artillerie organisé, le service des muni-