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translation des cendres du général hoche.

corvée de la garnison allemande, sans qu’aucune âme française vînt jamais vibrer auprès de sa tombe.

Ainsi, là où il n’était pas, on lui prodiguait les honneurs ; là où il était, rien ne rappelait la France au pauvre cercueil perdu dans les oubliettes de l’ennemi.

Et voici que maintenant cette grande erreur, cette grande iniquité est réparée ; voici que, par ordre de M. le maréchal Foch et de M. le général Mangin, s’accomplit aujourd’hui ce que demandait le Conseil municipal de Versailles, ce qu’exigeait la justice de l’histoire. Hoche vient reposer sous le monument que lui destinait la piété de l’armée de Sambre-et-Meuse, à l’endroit même où il avait effectué son célèbre passage du Rhin.

Il y arrive, salué par des clairons qui sonnent « Aux Champs », par ces soldats français qu’il aimait tant, par ce drapeau tricolore qui revient de la plus grande victoire du Monde, par nos vaillant alliés d’Amérique, en présence de sa famille et sous la présidence des gloires militaires de la Grande Guerre. C’est bien l’honneur qui lui convenait, et nous tous qui sommes ici rassemblés, nous pouvons penser que du fond de ce cercueil Hoche est content de nous.

Dans cette cérémonie toute militaire, si simple, si belle, qui unit la grande épopée du xviiie siècle et la grande épopée du xxe siècle, le rôle de la ville de Versailles peut paraître bien peu de chose.

Mais Versailles, qui vient d’être ces jours-ci le centre du Monde, n’oublie pas Hoche ; la présence des élus qui représentent le Versailles d’aujourd’hui, la présence de ces jeunes gens qui sont le Versailles de demain, montrent que les grands hommes se survivent à eux-mêmes et que leurs exemples restent l’orgueil de leur patrie et la leçon des générations futures.

Voilà ce que nous venons dire à Hoche, voilà le souvenir que nous emporterons de cette grande journée.

Monsieur le Maréchal,

Messieurs,

C’est vous qui avez préparé cette journée, c’est vous qui l’avez accomplie ; Versailles vous remercie. »