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translation des cendres du général hoche.

et la garnison de Versailles à la cérémonie qui nous rassemble. C’est ainsi que Versailles honore son illustre enfant depuis un demi-siècle.

Pendant le même temps, nos compatriotes qui descendaient le Rhin saluaient en passant le monument de Weissenthurm ; ils le saluaient discrètement, avec la mélancolie qui convient à des Français rencontrant le monument d’un grand Français sur un territoire occupé par les armées Allemandes.

Voilà les hommages que recevait le général Hoche. Mais qu’il s’agisse de la statue de Versailles ou de la pyramide de Weissenthurm, Hoche n’était pas là ; n’est-ce pas l’occasion de nous rappeler la parole de l’orateur sacré saluant la mémoire d’un autre grand capitaine : « Rien ne manque dans tous ces honneurs que celui à qui on les rend ? »

Où étaient les restes de Hoche ?

En novembre dernier, nos armées victorieuses sont arrivées sur les bords du Rhin, dans ces régions où Hoche avait été enlevé par une maladie brutale au moment où il venait, lui aussi, d’être arrêté dans l’élan irrésistible de son triomphe par un armistice imprévu, faut-il dire importun ?

Comme M. le Maire de Chartres se préoccupait d’honorer Marceau, j’ai voulu savoir où étaient les restes de Hoche, car c’est le devoir du Maire d’entretenir le culte des héros de la Cité, comme le prêtre entretient le feu sacré dans son église. J’ai cherché.

La recherche a été longue et laborieuse ; un livre intéressant publié il y a quelque trente ans par un officier, M. le capitaine breveté Cunéo d’Ornano, m’a mis sur la bonne voie et j’en ai rendu compte au Conseil municipal. Mais la certitude n’aurait pas existé si vous n’aviez eu, Monsieur le Maréchal et mon Général, le souci d’associer les gloires du passé et les gloires du présent. Vous avez prescrit les investigations qui ont donné la vérité tout entière.

Hoche n’avait jamais été amené sous le monument de Weissenthurm que lui avait élevé la fidélité de ses soldats. Il reposait, ignoré, dans un réduit obscur du fort Franz, à Coblence ; là, sous une inscription en allemand, il n’entendait que le pas lourd et indifférent des hommes de garde et des hommes de