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translation des cendres du général hoche.

rives ; et de là-haut, de cette fortresse, quelles salves ont dû saluer cette grandiose effigie impériale ! Mais où êtes-vous aujourd’hui, régiments brillants défilant au pas de parade, états-majors empanachés, coups de canon et hurruahs retentissants ? Il y a bien là un bateau pavoisé, mais il porte le maréchal de France qui, de son bâton étoilé, a brisé l’épée aiguisée du « Seigneur de la Guerre ».

Le Bismarck a stoppé. Ses passagers descendent à terre pour se répandre dans les hôtels de Coblence, en attendant la cérémonie fixée pour 2 heures.

Privilégiées, les délégations de Versailles et de Chartres, jointes à quelques invités particuliers, sont, sur le bateau même, les hôtes du général Mangin.

Trois tables, disposées en fer à cheval, ont été dressées dans l’entrepont. Pendant le repas, où l’orchestre se fait entendre, le maréchal fait savoir qu’un télégramme vient de lui parvenir, annonçant l’élévation du général Mangin à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur. Nous serons heureux, à la fin du déjeuner, d’offrir au nouveau dignitaire l’hommage de nos respectueuses félicitations. Notons ce petit détail qu’il existe parmi les convives quelques dames et jeunes filles, et que le maréchal est mis à contribution pour apposer des signatures sur quelques-uns des menus qui lui sont présentés. Il s’exécute avec la meilleure grâce et trace d’une main ferme cette signature énergique qui doit avoir tenté déjà plus d’un graphologue.

Nous quittons le Bismarck et des automobiles nous conduisent vers le cimetière, où va se dérouler la première partie de la cérémonie.

Le cortège se forme sur le terre-plein qui le précède et y pénètre dans un ordre préalablement fixé :

Le maréchal Foch ;

Les généraux Fayolle et Mangin ;

M. Tirard, haut commissaire de la République ;

Les généraux, parmi lesquels le général Weygand, chef d’état-major du maréchal ; les généraux Lacapelle, Garnier, Duplessis, commandants de corps d’armée ; les généraux Graig, Mark Hersay, John Alajenne, Mae Glachlin, de l’armée américaine ;